Eden Sanglant forum gothique |
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FlameOfWrath Miss Eden Sanglant
Nombre de messages : 3736 Age : 35 Localisation : Nantes Date d'inscription : 03/11/2007
| Sujet: Poèmes Sam 3 Nov - 22:30 | |
| Je propose que chacun mette ici son ou ses poèmes preferés, pour faire partager aux autres....
Mes deux favoris: "Le voyage" de Baudelaire, et "La mort du loup", de Vigny. Pour "Le voyage", je vais par contre couper le debut, etant donné la longueur du poème....Je vous laisse donc juste les deux dernieres parties, les plus belles à mon gout, après tout, qui n'a pas les Fleurs du Mal chez soi pour lire le reste^^
Le voyage:
VII
Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,
Comme le Juif errant et comme les apôtres, À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d’autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.
Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu’autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,
Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le cœur joyeux d’un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger
Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n’a jamais de fin ! »
À l’accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. « Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre ! » Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.
VIII
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !
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"La mort du loup":
I
Les nuages couraient sur la lune enflammée Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée, Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon. Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon, Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes, Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes, Nous avons aperçu les grands ongles marqués Par les loups voyageurs que nous avions traqués. Nous avons écouté, retenant notre haleine Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement La girouette en deuil criait au firmament ; Car le vent élevé bien au dessus des terres, N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires, Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés, Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés. Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête, Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt, Lui que jamais ici on ne vit en défaut, A déclaré tout bas que ces marques récentes Annonçait la démarche et les griffes puissantes De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux. Nous avons tous alors préparé nos couteaux, Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches, Nous allions pas à pas en écartant les branches. Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient, J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient, Et je vois au delà quatre formes légères Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères, Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux, Quand le maître revient, les lévriers joyeux. Leur forme était semblable et semblable la danse ; Mais les enfants du loup se jouaient en silence, Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi, Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi. Le père était debout, et plus loin, contre un arbre, Sa louve reposait comme celle de marbre Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus. Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées. Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris, Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ; Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante, Du chien le plus hardi la gorge pantelante Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer, Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles, Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles, Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé, Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé. Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde. Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde, Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ; Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant. Il nous regarde encore, ensuite il se recouche, Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche, Et, sans daigner savoir comment il a péri, Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
II
J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre, Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois, Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois, Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ; Mais son devoir était de les sauver, afin De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim, A ne jamais entrer dans le pacte des villes Que l'homme a fait avec les animaux serviles Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher, Les premiers possesseurs du bois et du rocher.
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes, Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes ! Comment on doit quitter la vie et tous ses maux, C'est vous qui le savez, sublimes animaux ! A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. - Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur, Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur ! Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive, A force de rester studieuse et pensive, Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté. Gémir, pleurer, prier est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. " | |
| | | FaLLen AngeL Père Sanglant
Nombre de messages : 2309 Age : 37 Localisation : Vallenciennes/Lille Date d'inscription : 04/11/2007
| Sujet: Re: Poèmes Lun 5 Nov - 1:42 | |
| La fontaine de sang
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
A travers la cité, comme dans un champ clos, Il s'en va, transformant les pavés en îlots, Désaltérant la soif de chaque créature, Et partout colorant en rouge la nature.
J'ai demandé souvent à des vins captieux D'endormir pour un jour la terreur qui me mine ; Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine !
J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux ; Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles Fait pour donner à boire à ces cruelles filles !
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Le Vampire
Toi qui, comme un coup de couteau, Dans mon coeur plaintif es entrée; Toi qui, forte comme un troupeau De démons, vins, folle et parée, De mon esprit humilié Faire ton lit et ton domaine; _Infâme à qui je suis lié Comme le forçat à la chaîne, Comme au jeu le joueur têtu, Comme à la bouteille l'ivrogne, Comme aux vermines la charogne _Maudite, maudite sois-tu! J'ai prié le glaive rapide De conquérir ma liberté, Et j'ai dit au poison perfide De secourir ma lâcheté. Hélas! le poison et le glaive M'ont pris en dédain et m'ont dit: "Tu n'es pas digne qu'on t'enlève A ton esclavage maudit, Imbécile! — de son empire Si nos efforts te délivraient, Tes baisers ressusciteraient Le cadavre de ton vampire!" les deux sont de Charles beaudelaire | |
| | | Maryweather Seigneur Vampire
Nombre de messages : 1516 Age : 30 Localisation : Au dessous de la rose Date d'inscription : 07/11/2007
| Sujet: Re: Poèmes Ven 9 Nov - 19:20 | |
| Fallen tu me piques mes poèmes xD La fontaine de sang de Baudelaire est mon préfré C'est pas grâve j'en met un mieu qui s'appelle l'Albatros très beau aussi L'albatros
Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle gueule L'autre mine, en boitant, l'infirme qui volait!
Le poète est semblable au prince des nuées Qui hante la têmpête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses aules de géant l'empêhcent de marcher. | |
| | | FaLLen AngeL Père Sanglant
Nombre de messages : 2309 Age : 37 Localisation : Vallenciennes/Lille Date d'inscription : 04/11/2007
| Sujet: Re: Poèmes Sam 10 Nov - 18:45 | |
| xD toi aussi tu aimes la fontaine de sang ?? | |
| | | Maryweather Seigneur Vampire
Nombre de messages : 1516 Age : 30 Localisation : Au dessous de la rose Date d'inscription : 07/11/2007
| Sujet: Re: Poèmes Sam 10 Nov - 20:25 | |
| J'adoooore il a une très grande valeur sentimentale pour moi et je le trouve superbe ce poème! | |
| | | FaLLen AngeL Père Sanglant
Nombre de messages : 2309 Age : 37 Localisation : Vallenciennes/Lille Date d'inscription : 04/11/2007
| Sujet: Re: Poèmes Sam 10 Nov - 20:31 | |
| xD pareille il me fait ressentir beaucoup de choses ce poème et de plus s’il est vraiment magnifique! Vive Baudelaire ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes Mer 14 Nov - 5:13 | |
| Poison
Doux poison qui nourrit l'illusion Il empoisonne l'âme et détruit les sens Seulement une goutte marque ton destin Après consommer tu seras consommé la grande fascination de réaliser tes désirs Il rend ce poison encore plus dangereux
À douleur seulement arrive quand se perçoit qu'a été empoisonné Je voulais ne pas être fort assez pour me réveiller Beaucoup ont la chance de mourir en dormant Mais j'ai cette douleur pour me maintiennent réveillé
À chaque second mon chemin est plus foncé Il n'y a pas d'espoirs ni de retour Je peux encore sentir le doux poison La souffrance que j'ai tant demandé Le monde est tombé au-dessus de moi
Maintenant je sens mien pouvoir si éloigné Profite de ce poison tant qu'encore ce être vive Vader |
| | | Maryweather Seigneur Vampire
Nombre de messages : 1516 Age : 30 Localisation : Au dessous de la rose Date d'inscription : 07/11/2007
| Sujet: Re: Poèmes Mar 20 Nov - 22:04 | |
| La musique
La musique parfois me prend comme une mer!
Vers ma pâle étoile, Sous un plafond de brûme ou dans un pur éther
Je mets à la voile
La poitrine en avant et gonflant mes poumons
De toile pesante, Je monte et je descends sur le dos des grands monts
D'eau ruisselante;
Je sens en moi vibrer toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre: Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur le sombre gouffre Me berceant et parfois le calme,-grand miroir De mon déséspoir! | |
| | | Alita Phalis Seigneur Vampire
Nombre de messages : 1438 Age : 33 Localisation : Il parait que c'est habitable .... Date d'inscription : 13/11/2007
| Sujet: Re: Poèmes Sam 24 Nov - 18:48 | |
| Voici mon préféré La Mort des Amants de Charles Baudelaire
Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, Des divans profonds comme des tombeaux, Et d'étranges fleurs sur des étagères, Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières, Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux, Qui réfléchiront leurs doubles lumières Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir fait de rose et de bleu mystique, Nous échangerons un éclair unique, Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;
Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes, Viendra ranimer, fidèle et joyeux, Les miroirs ternis et les flammes mortes. | |
| | | Maryweather Seigneur Vampire
Nombre de messages : 1516 Age : 30 Localisation : Au dessous de la rose Date d'inscription : 07/11/2007
| | | | dark-divinity Maitre Supreme
Nombre de messages : 826 Age : 35 Localisation : Nantes Date d'inscription : 03/11/2007
| Sujet: Re: Poèmes Dim 25 Nov - 16:19 | |
| oui j'aime bien baudelaire. | |
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